Analyse de «la Planète des singes»

L’histoire du roman «la planète des singes» écrit par Pierre Boulle en 1963 relate l’aventure de trois astronautes et un singe qui découvrent un système planétaire dans lequel une planète présente d’étranges similitudes avec la terre. Ils atterrissent et s’aperçoivent qu’ils ne sont pas seuls. Ils remarquent les traces d’une civilisation. La surprise est de taille lorsque les protagonistes comprennent que ce monde fonctionne à l’envers et que la société qui le compose est dirigée par des singes.
Largement popularisé à la télévision et au cinéma, le livre dresse un constat sans concessions des institutions et du comportement humain.

La société et ses dérives

L’auteur, ici, tente de provoquer chez le lecteur une prise de conscience sur le devenir d’une société en proie à ses névroses et nous renvoie par la même occasion, à nos propres responsabilités.
Dans le roman, les rôles sont inversés. L’homme est réduit en esclavage et dépourvu du moindre langage tandis que les primates maîtrisent parfaitement l’élocution. Les humains sont traités comme des animaux brutalisés.
Pierre Boulle pointe du doigt plusieurs aspects de notre monde et traite l’histoire de son livre à la lumière des grandes théories que sont l’évolution de l’espèce humaine mais aussi dans une moindre mesure les expérimentations animales.
Le chapitre IX de la première partie du livre décrit la battue orchestrée par les singes pour trouver des cobayes humains à des fins scientifiques. En 1859, Charles Darwin le fondateur de la théorie de l’évolution, explique dans son ouvrage « l’origine des espèces » le mécanisme de la sélection naturelle et la survie de cette dernière.
Le roman de Pierre Boulle décrit avec une précision remarquable l’inversion des rôles. L’humain n’est plus l’espèce dominante et perd de sa splendeur. Il est traqué sans relâche, jeté dans des cages. Ulysse, l’un des principaux personnages du roman se retrouve dans un grand laboratoire dans lequel il est le cobaye. Le processus d’évolution s’est inversé. Il retrouve ses instincts les plus bas et ne pense plus qu’à se nourrir ou se reproduire.
L’auteur nous amène à réfléchir sur notre condition et nos penchants à dominer. La différence entre l’homme et l’animal atteste que ce dernier ne possède pas de culture, bien que certaines espèces de singes aient la capacité de transmettre un certain savoir-faire.
Au nom de la supériorité humaine, l’homme se comporte de façon condescendante envers les animaux, n’hésitant pas à justifier certaines manipulations faites en laboratoire au nom de la science. La chasse offre aussi son panel de cruauté.
L’histoire de l’homme démontre à travers elle, que les dérives de notre société ne sont pas que des inepties. Le lecteur par le biais de cet ouvrage doit lui permettre avec un minimum d’objectivité d’en tirer des leçons. De tout temps, l’homme a cette tendance naturelle à dominer son prochain. Et pour ce faire, il n’hésite pas à détruire pour satisfaire ses ambitions. Il lève des armées, pille, tue, saccage la planète pour bâtir des empires.

Quelles leçons en tirer?

Lorsque Pierre Boulle écrit « la planète des singes » en 1963, il dresse un portrait acide du genre humain et offre ainsi une vision satirique empreinte de pessimisme.
Il démontre combien la place de l’homme est futile dans ce monde et que ses priorités sont ailleurs. En bâtissant un récit à l’humour grinçant, il permet au lecteur de se regarder en face et d’être en mesure de se remettre en question. En imaginant un monde fictif où l’homme n’est plus à sa place, il semble urgent de développer une empathie à l’égard de nos contemporains, de voir ce qui est pur en eux, de communiquer sur des bases solides en préservant notre environnement, afin que les générations futures puissent ériger un monde meilleur.

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